mercredi 29 août 2012

Comment les éditeurs français et Amazon sabotent la francophonie


Avec  le lancement officiel du Kindle en France, se procurer des livres français à 15 000 km devait devenir un jeu d’enfant.  Adieu le papier lourd dans les valises ou les frais de port coûteux vers l’Australie (15 000 km donc), vive le numérique. Acheter les derniers succès germanopratins d’un clic de souris semblait tomber sous le sens. Passons sur les prix grassouillets pratiqués par les éditeurs tricolores et qui ont été épinglés dans l’émission Capital en février 2012.

Qu’en est-il du choix éditorial disponible? Sur les 1,4 millions de livres numériques disponibles sur Amazon, près de 70 000 sont en français. Je commence à acheter quelques titres pour moi, et aussi pour les enfants.  Au bout de quelques semaines, Amazon bloque mon compte.
J’ai commis le crime d’acheter un titre français  hors des frontières françaises. Et je dois prouver mon lieu de résidence pour pouvoir continuer. Mon complice, l’adresse IP, m’a dénoncé.  Les contrats des droits d’auteurs internationaux, car c’est bien de cela dont il s’agit, sont bien étriqués. A moins que ce ne soit la paresse du département juridique : pourquoi aller s’emmerder pour une sous-niche d’un marché du livre numérique lui-même très niche puisque ne représentant que  1%  des ventes de livres ? 1% à mettre en perspective des US ou on est à plus de 50%.
Je suis passée - de force donc - sur Amazon.COM à la place du .FR. Il n’y a que 19 000 titres en français, soit 3,5 fois moins. Section jeunesse réduite à une peau de chagrin. Très peu de titres récents.

Et vous, êtes-vous passé à l’ebook ? Pourquoi ou pourquoi pas ?

14 commentaires:

  1. Bonjour Jay Down, je vis la même chose. j'ai un compte Amazon Kindle US et avant que Kindle France n'existe je trouvais beaucoup de livres en français, tout le contemporain entre autre des maisons d'éditions numériques. Depuis l'ouverture d'Amazon.fr, je n'ai plus accès à autant de livres. je ne suis pas sûre que les éditeurs s'en rendent compte ! Il y a un marché francophone hors les frontières de France bien plus important que dans les frontières. Pour exemple, mon premier ebook La couleur de l'oeil de Dieu a 150% plus de téléchargements sur Amazon.com que sur Amazon.fr.
    Je conseille aux éditeurs de lister leurs livres aussi sur amazon.com
    Mon blog: http://lebaiserdelamouche.wordpress.com/
    Bonne journée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour votre commentaire et pour le lien du blog.

      Supprimer
  2. La librairie Feedbooks gère parfaitement la territoirialisation. Si le catalogue du distributeur Eden (Gallimard, Actes sud, Le seuil...) vous avez accès dans le reste du monde à tout le reste du catalogue.

    La rentrée littéraire disponible en Australie, c'est par

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,
    Même expérience, achat d'ebooks depuis l'Allemagne pour une Cybook offerte pour Noël ... interdiction sur les sites de la FNAC et de Virgin pour cause de droits d'auteur territoriaux. Sur notre site, nous avons des auteurs qui ont signés des contrats pour le monde entier , on peut donc acheter des ebooks en français de n'importe quel pays !
    Bonne journée

    RépondreSupprimer
  4. Ce n'est pas Amazon le responsable... Je suis moi-même en vente dessus, avec des ebooks en français, et on peut les acheter de n'importe où (je viens de faire l'essai puisque je suis au canada anglophone en ce moment). Simplement, en mettant mes livres en vente, j'ai donné l'autorisation à Amazon pour "tous les territoires".
    Si l'éditeur français a restreint les droits de vente à la France, ou la francophonie, Amazon bloque la vente ailleurs. Mais il ne le fait pas de sa propre volonté.
    Et les raisons pour lesquelles un éditeur bloque la vente hors de France sont nombreuses, et souvent contractuelles. En particulier, si le livre est une traduction d'un ouvrage étranger, le contrat d'édition ne donne en général à l'éditeur français que le droit d'exploiter en France ou en francophonie. Ce qui les oblige à bloquer la diffusion...
    On a tendance à penser que le numérique favorise la libre circulation des oeuvres... Mais les contrats n'ont pas encore suivi. Il faudra attendre, malheureusement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous sommes d'accord, le numérique ne favorise pas automatiquement la libre circulation des oeuvres. Les habitudes contractuelles ont du mal à suivre les évolutions technologiques.
      C'est juste triste de voir que l’édition française n'a pas appris sa leçon en regardant ce qui s'est passe dans le monde de la musique il y a quelques années.

      Supprimer
    2. la francophonie ne doit apparemment pas inclure les TOM car la Nouvelle-Calédonie où j'habite n'a pas non plus accès aux livres numériques de amazon.fr et autres vendeurs en ligne et pourtant nous sommes français....

      Supprimer
  5. Allez fouiller chez les indépendants, c'est quand même plus sain : pas de DRM, bon prix, et meilleure qualité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis bien d'accord ! ;-) http://lebaiserdelamouche.wordpress.com/

      Supprimer
  6. Désolée si j'ai mis un peu de temps pour répondre aux commentaires. C'est la première fois qu'un billet suscite autant de réactions et que l'audience s’étend au-delà de notre cercle familial/amical.

    RépondreSupprimer
  7. Bonjour,
    Si vous disposez d'un iPad, je vous conseille Smartlibris, www.smartlibris.com. Il s'agit d'une bibliothèque numérique familiale accessible par abonnement mensuel. Bientôt accessible sur tout type de tablettes :-) Eric

    RépondreSupprimer
  8. Essayer de vous connecter en passant par un accès VPN français (VPN4All) - pour la modique somme de 10 dollars par mois, on peux choisir un IP française (ou d'ailleurs).

    RépondreSupprimer